Une étude de NN (en collaboration avec le bureau d'études Indiville) auprès de 1.564 Belges démontre que notre façon de penser en matière de déroulement de l'existence est sclérosée. Même si nous vivons de plus en plus longtemps, nous voulons continuer à organiser notre vie de la même manière : d'une façon très linéaire, en phases successives : étudier, travailler, être pensionné. Ainsi, nous voulons consacrer
- 16% de notre vie aux études ;
- 33% au travail ;
- 21% à prendre soin de nos enfants et de notre famille ;
- 30% au repos et à notre pension.
“Une retraite plus tardive : punition ou non ?”
Nous aimerions donc avoir une carrière plus courte. Mais est-ce bien réaliste ? En 2019, le nombre d'années effectivement passées à travailler était dans notre pays de 33,6. Avec ce score, nous sommes parmi les quatre plus mauvais élèves en Europe. Nous allons donc devoir donner le maximum au cours de ce tiers de notre vie pour en financer tout le reste, avec tous les risques que cela peut entraîner pour notre santé. De plus, nous avons une préférence pour une carrière assez traditionnelle avec huit heures de travail par jour, cinq jours de travail par semaine, huit semaines de vacances par an, en prenant notre retraite à 62 ans.
Beaucoup de gens considèrent une retraite plus tardive plutôt comme une sorte de punition, même si cela signifierait que le nombre de jours de travail par semaine serait plus faible. “Nous pourrions considérer cela d'une autre façon”, dit Dirk Schyvinck, auteur du livre ‘Wat als we straks 100 worden?’ (Et si nous devenions centenaires ?). "Une carrière plus longue nous aide à rester jeunes plus longtemps et offre une plus grande sécurité financière pour une vie heureuse, aussi après notre pension. Il serait temps que nous évoluions, en tant que société, vers des formes alternatives de notre semaine de travail classique.”
Les risques d'une carrière courte et intense
Il n'est en effet pas évident de se constituer, pendant une période courte (33% de votre vie), un patrimoine suffisant pour s'en sortir pour le reste de la vie. Encore moins, étant donné la croissance incessante de l'espérance de vie et l'augmentation du vieillissement. Une carrière professionnelle courte et intense entraîne en effet beaucoup de risques :
- Votre santé pourra-t-elle résister à la lourde pression du travail ?
- Gagnez-vous assez, pendant votre carrière, pour épargner pour plus tard ?
- Qu'en est-il, si vous avez de la malchance et que vous n'êtes plus capable de travailler, par exemple à cause d'une maladie ou d'un accident ?
- Qu'arrivera-t-il à vos proches si vous décédez inopinément ?
De ‘aging’ à ‘longevity’
Il s'agit d'évoluer de ‘aging’, où nous comptons sur les pouvoirs publics pour financer nos vieux jours, vers ‘longevity’, où nous gérons nous-mêmes activement notre vie, où nous organisons de manière plus flexible notre carrière et nos moments de repos, ... Andrew Scott, l'auteur du livre “The 100-Year Life” (La vie de 100 ans), explique la chose comme suit : “Beaucoup de gens se laissent guider par ce qu'on appelle le ‘present bias’, la préférence pour le moment présent. Cela signifie que, lorsqu'ils décident de la façon d'utiliser le temps au cours de leur vie, ils auront toujours tendance à mettre le plus l'accent sur les effets à court terme. Mais si nous vivons plus longtemps, il serait plus logique d'adopter une perspective cavalière : avec celle-ci, nous considérons la vie comme une ligne du temps plane et nous pouvons accorder une plus grande attention au futur. La pression qui pousse à surtout regarder le présent, est moins forte. En effet, plus nous vivons longtemps, plus cet avenir sera long.”
Nous pouvons parfaitement appliquer cette vision de Scott à nous-mêmes. Si nous prenons plus de décisions avec l'avenir en tête, cela a par exemple plus de sens de commencer à épargner pour la pension à un âge relativement jeune. Et plus vous commencez tôt, plus votre capital final sera élevé. Quand on sait qu'il est très important de veiller personnellement à une pension complémentaire, c'est une donnée cruciale. Pour vous offrir des vieux jours sans soucis financiers, vous avez tout intérêt à prévoir vous-même une petite réserve de pension supplémentaire. Pour protéger votre famille financièrement, vous faites également bien de vous assurer contre les conséquences financières d'une incapacité de travail ou d'un décès inopiné.
Une légère évolution
Nous remarquons que l'on intègre déjà plus de flexibilité dans les carrières, même si ce n'est provisoirement que de manière limitée. De plus en plus de gens combinent plusieurs statuts au cours de leur carrière, prennent une année sabbatique, se reconvertissent au bout de quelques années, ... La période de repos que nous considérons jusqu'à présent presque exclusivement à partir de notre pension, nous pouvons aussi partiellement l'intégrer dans notre carrière active. Par exemple, en optant pour une semaine de quatre jours et en utilisant ce temps libre supplémentaire pour passer des moments de qualité avec les enfants, pour prendre soin de membres de la famille, ... De nos jours, la génération actuelle des quadragénaires aux sexagénaires est parfois appelée la ‘génération sandwich’, parce qu'elle doit aussi bien prendre soin de ses enfants que de ses parents, tout en assurer en même temps son propre avenir financier. Une vue plus dynamique de la carrière professionnelle pourrait partiellement remédier à cela.
Découvrez ici de quels montants vous avez besoin en plus de votre pension légale.
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