1. Utilisez des incitants financiers pour encourager les Belges à travailler plus longtemps
“Dans notre pays, les travailleurs prennent en moyenne leur pension à l’âge de 61,6 ans, ce qui est très tôt par comparaison avec d’autres pays européens. Aux Pays-Bas par exemple, cette moyenne est de 65,2 ans. Pour maintenir la viabilité de notre système de pension, nous devons encourager nos concitoyens à travailler plus longtemps. La première étape consiste à fermer toutes les portes menant à une retraite anticipée, y compris chez les fonctionnaires. Cela dégagerait des marges budgétaires et augmenterait la solidarité entre les personnes au sein d’une même génération. Ceux qui souhaitent malgré tout mettre un point final à leur carrière avant l’âge légal de la retraite seraient financièrement pénalisés, tandis que ceux qui continueraient à travailler seraient récompensés. L’introduction d’un système de bonus-malus au niveau de la pension légale règle ce problème.”
“La première étape consiste à fermer toutes les portes menant à une retraite anticipée, y compris chez les fonctionnaires.”
Bart Chiau, expert senior chez NN et professeur à la faculté d’économie de l’Université de Gand
2. Utilisez la pension complémentaire pour travailler plus longtemps et autrement
“Nous pouvons également nous servir de la pension complémentaire pour inciter nos concitoyens à travailler plus longtemps. Une des mesures consiste à n’autoriser le paiement de la pension complémentaire qu’à partir de l’âge légal de la retraite (65 ou 67 ans). Car aujourd’hui encore, la pension complémentaire peut/doit être payée si on a droit à une pension (légale) anticipée. Nous suggérons de reporter ce paiement jusqu’à l’âge légal de la retraite. Ceux qui prennent une retraite anticipée ne seront donc pas uniquement pénalisés par un malus au niveau de la pension légale: ils devront attendre l’âge légal de la retraite pour obtenir le paiement de leur pension complémentaire. Par ailleurs, ceux qui travaillent plus longtemps devraient obtenir une pension complémentaire plus élevée. Nous récompenserions ainsi ceux qui décident de travailler plus longtemps.”
3. Privilégiez le paiement d’une rente
“Puisque nous vivons plus longtemps, nous devons prévoir une protection contre le risque de voir notre capital s’épuiser avant notre décès. Cela réduirait le danger de se retrouver avec une pension ou une épargne insuffisante pour couvrir nos besoins en fin de vie. Le versement d’une rente offre aux pensionnés une excellente protection. La pension complémentaire – comme une assurance groupe, ou une PLCI ou EIP pour les indépendants – serait alors payée par mensualités et non plus en une fois. En ce sens, le système de rente représente un revenu supplémentaire mensuel garanti à vie qui vient s’ajouter à la pension légale. Dans notre pays, les rentes ne sont pas avantageuses en raison de la rigidité des formules proposées et de l’iniquité de leur traitement fiscal. Cela doit changer.”
4. Facilitez la poursuite du plan de pension complémentaire, y compris après le départ à la retraite
“Les travailleurs devraient se voir proposer la possibilité de poursuivre leur plan de pension complémentaire, y compris après l’âge légal de la retraite. Certaines personnes n’ont pas encore besoin de cet argent pour vivre, par exemple parce qu’elles ont des économies ou qu’elles ont investi dans l’immobilier. Elles devraient pouvoir maintenir sans frais leurs réserves accumulées dans le cadre du deuxième pilier en tant qu’assurance vie individuelle. Les pensions complémentaires constituées dans le cadre d’une assurance vie de la branche 23 pourraient aussi en profiter. À cause de la liquidation obligatoire de l’épargne-pension au moment du départ à la retraite, il arrive que le bénéficiaire soit pénalisé parce que le contexte boursier n’est pas favorable. Le versement devrait pouvoir se faire ultérieurement, lorsque les cours de Bourse sont plus élevés et donc plus favorables à l’épargnant.”
5. Apportez de la clarté et de la sécurité juridique autour de la règle des 80%
“La règle actuelle des 80% est beaucoup trop complexe. Selon ce système, la somme de la pension légale et de la pension complémentaire, convertie en rente, ne peut être supérieure à 80% de la dernière rémunération brute normale. Depuis l’an dernier, l’administration fiscale contrôle de manière nettement plus stricte le respect de cette règle. Mais l’interprétation rigide des contrôleurs peut avoir des conséquences négatives pour la mobilité professionnelle des travailleurs et l’entrepreneuriat. Cela va également à l’encontre de la nécessité de travailler plus longtemps. Il faut commencer par clarifier la législation concernant les paramètres concrets de cette limite de 80%. Cela a peu de sens de contrôler des paramètres qui ne sont pas clairs.”
“Certains choix familiaux et professionnels ne doivent pas systématiquement se traduire par une inégalité au niveau de la pension si les conjoints se séparent.”
Bart Chiau, expert senior chez NN et professeur à la faculté d’économie de l’Université de Gand
6. En cas de divorce, autorisez le partage volontaire de la pension des premier et deuxième piliers
“Cette proposition vise à favoriser l’équité entre les conjoints par rapport à certains choix communs. Songez à celles et ceux qui mettent temporairement leur carrière entre parenthèses ou qui travaillent à temps partiel pour s’occuper des enfants. NN estime que ces choix familiaux et professionnels ne doivent pas nécessairement se traduire par une inégalité au niveau de la pension si les conjoints se séparent. Ils doivent avoir la possibilité de répartir de manière égale les droits à la pension légale et les réserves accumulées dans le cadre de la pension complémentaire pour la période durant laquelle ils vivaient en couple. Le calcul de la pension peut être effectué au moment de la séparation. C’est ce que nous appelons le partage volontaire de la pension en cas de divorce.”