Opinion sur la proposition du Ministre Lalieux – La pension complémentaire

Lundi, la ministre des Pensions a proposé de taxer plus lourdement les pensions complémentaires les plus élevées.

frank Eijesink bart chiau calin sanders minister lalieux
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    L'impôt sur la fortune des retraites complémentaires accroît le risque de longévité

    Lundi, la ministre des Pensions a proposé de taxer plus lourdement les pensions complémentaires les plus élevées. C'est reparti... L'année 2022 était également déjà dominée par l'incertitude juridique des retraites complémentaires, en raison de la circulaire du 31 mars 2022 sur le calcul de la règle des 80 %. Cette circulaire garantit que moins de pension complémentaire peut être accumulée par les indépendants. Cette fois, la ministre Lalieux s'attaque directement aux pensions complémentaires avec une éventuelle hausse de la fiscalité. Encore une incertitude juridique.

    Les pensions complémentaires sont déjà suffisamment taxées, tant au moment de la cotisation qu'au moment du paiement du capital final. Le projet d'impôt sur la fortune déguisé sur le deuxième pilier pourrait décourager les indépendants de continuer à investir dans leur avenir de retraité. Est-ce vraiment ce que nous voulons ?

    Peut-être oublions-nous trop vite que les indépendants sont responsables de leur propre qualité de vie après la retraite et qu'ils doivent pouvoir compter sur des solutions qui leur permettent de le faire. Et il faut aussi garder à l'esprit que le même indépendant travaille et cotise en moyenne beaucoup plus longtemps, mais qu’il épargne aussi pour son confort futur. Et cela doit être encouragé, car cela soulage les indépendants et aussi le gouvernement.

    De plus, la pension complémentaire aide les indépendants à continuer à travailler jusqu'à l'âge de la retraite. Ceux qui s'arrêtent plus tôt sont plus lourdement taxés. En ce sens, les indépendants disposent déjà d'une forme de malus de pension.

    Dans le passé, les indépendants pouvaient souvent financer leur retraite en quittant leur entreprise. Les temps ont changé. Aujourd'hui, de nombreux indépendants sont des travailleurs intellectuels, des free-lances, des commerçants indépendants qui ne peuvent pas vendre leur entreprise. L'entreprise, c'est eux. Pour eux, il est crucial de pouvoir se constituer une bonne pension complémentaire. C'est le résultat d'années de travail acharné, de persévérance et d'actions tournées vers l'avenir.

    Nous craignons que la proposition du ministre veuille mettre un frein à tout cela !

    Rappelons également que lorsque le capital final d'une pension complémentaire est versé, il n'offre aucune protection contre l'inflation (contrairement au premier pilier de pension) et ne croît pas automatiquement avec la prospérité (comme la pension de la fonction publique). Il appartient à l'indépendant de s'assurer qu'il pourra s'en sortir à vie. L'impôt supplémentaire sur le capital final signifie immédiatement que le risque de longévité augmente.

    Frank Eijsink, CEO van NN

    Bart Chiau, Professor Faculteit Economie, UGent

    Colin Sanders, Wetenschappelijk medewerker, UHasselt

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