Notre droit successoral : quelle réserve légale pour les enfants ?
Outre le conjoint survivant, les enfants du testateur sont également des héritiers réservataires, donc protégés par la loi. Quelle est l'importance de leur réserve légale?
Outre le conjoint survivant, les enfants du testateur sont également des héritiers réservataires, donc protégés par la loi. Quelle est l'importance de leur réserve légale?
Il n'y a qu'un conjoint, mais il peut bien sûr y avoir plusieurs enfants. Plus il y a d'enfants, moins le testateur aura de liberté. S'il y a un enfant, celui-ci recevra (au moins) la moitié de la succession. S'il y a deux enfants, ils auront ensemble droit aux deux tiers de la succession. S'il y a trois enfants ou plus, ils auront droit aux trois quarts de la succession. En fonction du nombre d'enfants, le testateur pourra donc librement disposer de la moitié, d'un tiers ou d'un quart de son patrimoine.
Si un ou plusieurs enfants sont décédés avant leurs parents, les petits-enfants auront droit, par substitution, à la part de leurs parents.
Dans le nouveau droit successoral, les enfants restent des héritiers réservataires. Mais, contrairement à la situation actuelle, la réserve légale des enfants s'élève à la moitié de la succession. Ce n'est donc plus le nombre d'enfants qui, comme auparavant, détermine la partie dont on peut disposer librement. La moitié réservée aux enfants sera alors partagée entre les enfants en parts égales. Ceci s'inscrit dans la volonté de donner une plus grande liberté au testateur dans le nouveau droit successoral. Dans l'ancien système, un testateur avec trois enfants ne pouvait disposer librement que d'un quart de son patrimoine ; maintenant, ce sera la moitié. Il est cependant prévu que, pour compenser la réduction de la part réservataire des enfants, cette part soit le moins possible grevée par l'usufruit du conjoint survivant.
Attention : le nouveau droit successoral a paru au Moniteur début septembre 2017. Il y a un an avant son entrée en vigueur.
Il existe une troisième catégorie d'héritiers réservataires, à savoir les (grands-) parents ou, plus exactement, les ascendants. Le nouveau droit successoral prévoit ici un changement important : les ascendants ne seront à l'avenir plus considérés comme des héritiers protégés. C'est ce que nous allons voir maintenant.