Que nous réserve le deuxième trimestre de 2017 ?
Après s'être penché sur les derniers mois, Evert van Meeuwen, Senior Financial Portfolio Management Expert chez Delta Lloyd Life, regarde à présent dans sa boule de cristal.
Après s'être penché sur les derniers mois, Evert van Meeuwen, Senior Financial Portfolio Management Expert chez Delta Lloyd Life, regarde à présent dans sa boule de cristal.
Les élections présidentielles en France approchent à grands pas. Marine Le Pen fait figure de sérieuse prétendante alors que Fillon croule sous les scandales. Cela veut-il dire que celui qui détient des actions françaises a plutôt intérêt à s'en défaire ?
Evert van Meeuwen : La probabilité d'un scénario très négatif pour les bourses est limité. Les derniers sondages placent certes Le Pen et Macron au coude-à-coude, mais la présidence française est une donnée plutôt institutionnelle. Pour qu'un Frexit soit possible, il faudrait à la fois que Le Pen devienne présidente et que son parti remporte les élections législatives. Or, les chances d'un tel scénario sont jugées infimes par beaucoup d'initiés… même si la plus grande prudence s'impose depuis le Brexit et l'élection de Trump. Les gestionnaires de fonds n'écartent certainement pas les actions françaises pour le moment.
Le Brexit devient progressivement une réalité. Cela veut-il dire aussi que nos entreprises et notre économie vont en ressentir plus clairement l'impact ?
Evert van Meeuwen : Non, la route est encore longue. Pour l'économie britannique, l'impact sera négatif, ça ne fait aucun doute. Herman Van Rompuy a déclaré récemment dans une interview que l'Europe avait actuellement des choses plus importantes à régler que le Brexit, à savoir la problématique de l'immigration et l'union politique. C'est un discours pour le moins frappant. L'Europe la joue actuellement assez fin avec les Britanniques je trouve.
Beaucoup de banques tournent le dos à Londres. Il semble que Francfort et, dans une moindre mesure, Paris pourraient en profiter. Et Bruxelles ?
Evert van Meeuwen : Il n'y a pas que Francfort et Paris. Dublin, Luxembourg et Malte représentent des alternatives intéressantes pour les banques qui veulent quitter Londres. Bruxelles apparaît comme une option moins évidente, ne serait-ce que parce que la langue véhiculaire y est le français et non l'anglais. Pour les gestionnaires de fonds, le Brexit joue moins quand il s'agit d'envisager un possible départ du Royaume-Uni.
La BCE est optimiste au sujet de l'économie européenne. Êtes-vous du même avis ?
Evert van Meeuwen : Fondamentalement et à court terme, oui. On attend une belle croissance. Mais à plus long terme, il y a aussi beaucoup d'incertitude, par exemple en ce qui concerne l'union politique. À long terme, la zone euro a besoin d'institutions politiques stables et efficaces et on en est encore loin.
Qu'est-ce que cela signifie pour les produits d'épargne de la branche 23 ?
Evert van Meeuwen : La valorisation des actions européennes est pour le moment encore inférieure à celle des actions américaines. Il reste donc encore certainement une marge de progression et les produits de la branche 23, qui investissent principalement dans des actions européennes, profiteront certainement d'une économie solide.
Evert Van Meeuwen est Senior Investment Officer, responsable de l’Asset Management au sein de Delta Lloyd Life. Il travaille depuis 2006 comme analyste en investissement et financier, notamment dans l’Investment Banking chez BNP Paribas, en M&A auprès de la Commission européenne, et comme gestionnaire de portefeuille obligataire en assurances.