Une page de ma vie : entreprendre en tant que graphiste passionné.

Gravual

Entreprendre en tant que graphiste passionné.

Établie à Anvers, Gravual est une petite agence de graphisme spécialisée dans les chartes graphiques et l’iconographie. Sander Legrand (28 ans) est à la tête de cette entreprise unipersonnelle dynamique.
Graphiste depuis l’âge de 21 ans, Sander a tout d’abord travaillé comme salarié, avant de devenir indépendant il y a 4 ans. « Bien que je n’ai pas de diplôme en la matière, le graphisme a toujours été ma passion. »

 

Sander Legrand (
Dans cet article

    PASSÉ

    Expliquez-nous, cher Sander, comment tout a commencé.

    Sander : « À l’école secondaire, je m’adonnais déjà au graphisme sous le nom de Gravual. J’ai commencé mes études supérieures en suivant le programme “Devine” à Courtrai, mais j’ai abandonné au bout de deux ans. À l’époque, cette formation alliait graphisme et programmation. La programmation ne me plaisait malheureusement pas du tout... Je n’ai donc pas obtenu mon diplôme, mais j’ai ensuite trouvé un emploi relativement vite. Ma toute première candidature s’est avérée payante ! »

    Vous avez simplement proposé vos services ? 

    Sander : « Oui. Je ne pensais pas trouver un travail rapidement et j’ai été très étonné que mon premier e-mail me permette de rejoindre une agence de Berchem : Snyvo (aujourd’hui Shtick). Au bout de deux mois de stage non rémunéré, j’ai été embauché comme salarié. Snyvo était une petite entreprise, située juste derrière mon logement de l’époque. C’est là que j’ai presque tout appris. Étant donné qu’il s’agissait d’une petite agence de graphisme, j’ai systématiquement pu m’occuper des projets de A à Z et j’ai immédiatement pu tout concevoir : du logo aux cartes de visite. Un travail passionnant et très varié. » 

    Qu’est-ce qui vous a poussé à lancer votre propre entreprise ?

    Sander : « J’ai toujours consacré beaucoup de temps à mes propres projets après mes heures de travail à l’agence. Simplement pour moi-même, car j’avais très envie de le faire, mais aussi parce qu’il s’agissait de projets qui me correspondaient mieux, qui étaient plus dans mon style, comme la conception d’un skateboard ou d’une affiche. J’ai ensuite publié toutes ces créations sur une plateforme en ligne pour les designers et les graphistes : Dribbble. Des personnes et clients intéressés m’ont repéré et m’ont contacté. Plus je travaillais sur ces petits projets personnels pour le plaisir, plus j’avais envie de diriger ma propre entreprise. Après avoir créé non-stop pendant quatre ans (pour Snyvo en journée et pour Gravual en soirée et pendant la nuit) et rêvé de ma propre société, j’ai présenté ma démission et décidé de me lancer dans l’incertitude. Je travaille aujourd’hui comme graphiste indépendant depuis 4,5 ans. »

    Comment se sont passés les premiers mois en tant qu’indépendant ?

    Sander : « En fait, je n’ai pas ressenti de forte pression financière. Deux ans plus tôt, j’avais acheté une maison à un prix très avantageux. Je ne devais donc pas investir beaucoup dans mon lieu de travail et je ne devais pas forcément prévoir un budget important. Cette situation m’a donné la liberté de me lancer et de chercher des clients calmement. » 

    Vous avez donc tout de suite travaillé de chez vous ?

    Sander : « En effet. Je venais de rénover entièrement ma maison et j’avais fait en sorte de pouvoir tout de suite y recevoir des clients. J’ai choisi un aménagement confortable et accueillant, car je compte beaucoup de travailleurs indépendants parmi mes clients, et ces derniers sont habitués à un tel environnement. Je pense qu’il est essentiel d’offrir une approche personnelle et beaucoup de contacts humains dans mon travail. J’aime être pleinement impliqué dans un projet. »

    Si vous aviez à l’époque l’expérience que vous avez acquise aujourd’hui, aborderiez-vous les choses différemment dans cette phase de lancement ?

    Sander : « Je pense que je ferais la même chose. J’ai abordé l’entrepreneuriat de manière plutôt impulsive, sans établir un plan de marketing ingénieux. J’ai tout fait en suivant mon instinct. Les clients étaient contents de mon travail et le bouche-à-oreille a fait le reste. Mais savez-vous ce qui me procure le plus de satisfaction ? Quand mes clients sont fiers de leur nouveau site web ou logo et qu’ils ont encore plus envie d’entreprendre. J’estime que ma mission est réussie quand j’ai réussi à bien cerner leur personnalité et leur entreprise. » 


    PRÉSENT

    Comment Gravual a-t-elle évolué ? Où en êtes-vous aujourd’hui ?

    Sander : « Au début, j’acceptais toutes les demandes, les passionnantes et les moins intéressantes. Au bout d’un moment, j’ai commencé à remarquer que je voulais faire la différence via mon travail. Aujourd’hui, j’analyse de manière critique le type de clients et de travail que j’accepte. Je travaille pour différents secteurs, qu’il s’agisse de start-up, de travailleurs indépendants ou de salons de massage souhaitant totalement changer leur charte graphique. Je dirais que ma clientèle est sainement variée. Elle se compose toutefois principalement de PME, car celles-ci disposent généralement d’un budget pour la communication ou le marketing. Mais si je pouvais vraiment choisir, je travaillerais avec des clients qui adoptent une approche durable et écologique. »

    Avez-vous un bon équilibre entre travail et vie privée ?

    Sander : « À l’heure actuelle, je travaille plus d’heures qu’auparavant. Mais au fil du temps, j’apprends à mieux planifier mon travail et à mieux rédiger mes factures, par exemple. Une certaine régularité s’installe. Je maîtrise mieux certaines techniques afin de tout gérer plus rapidement. J’ai un comptable, mais j’utilise par exemple un logiciel pour établir des devis et des factures. En outre, je dispose d’un outil en ligne pratique pour facilement suivre les heures de travail consacrées à chaque projet. Pendant les périodes calmes, j’essaie toujours de réfléchir à la manière de mieux appréhender les choses et d’éviter d’être surchargé. Si j’ai besoin de me vider la tête, je vais à la salle d’escalade, parfois jusqu’à quatre fois par semaine. Après deux heures d’escalade, je suis un nouvel homme. » 


    FUTUR

    Où voyez-vous votre entreprise d’ici 5 ans ?

    Sander : « Quelle question difficile ! Je ne compte pas embaucher de collaborateurs. Je n’aime vraiment pas déléguer... Je vais sans doute chercher plus de projets qui correspondent à mes passions. Pour le moment, je me consacre par exemple à la création d’un bus/espace de coworking. Le but est de permettre à plusieurs indépendants de travailler ensemble et de combiner travail et voyages/vacances. Un projet très plaisant. J’aimerais également continuer à faire mon travail du mieux possible. Je pense que les changements surviendront plutôt sur le plan personnel : je vais peut-être chercher une nouvelle maison avec ma compagne... Et pourquoi pas avoir des enfants un peu plus tard... »

    Comment vous protégez-vous, vous et votre entreprise ?

    Sander : « J’ai ouvert une épargne-pension. Je ne compte par contre pas souscrire une assurance tout de suite, car je pense que je cours peu de risques. J’entretiens une excellente relation avec mes clients actuels et ils ne devraient pas me réclamer de sommes importantes, comme en cas d’erreur d’impression. Dans un autre registre, j’ai eu un accident à la salle d’escalade il y a deux mois. Je n’ai pas pu travailler pendant deux mois. Cela m’a ouvert les yeux et j’ai donc cherché plus d’informations sur une police d’assurance “Revenu garanti”. Les employés d’une entreprise peuvent souvent compter sur une assurance automatique, comme une assurance hospitalisation ou une assurance-groupe, qui offrent plus de garanties. En tant que travailleur indépendant, il y a, selon moi, plus de choses à prendre en considération : quelle assurance dois-je souscrire ou non ? »

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