Comment des cohabitants peuvent-ils se protéger en cas de décès ?
Que dit le droit successoral à propos de votre place en tant qu'héritier, si vous vivez en cohabitation avec votre partenaire ? Quelle est la différence, dans ce cas, entre cohabitation de fait et cohabitation légale ? Et comment combler les lacunes de ce droit successoral ?
Dans cet article
Le droit successoral pour les cohabitants de fait
Si vous n'êtes pas marié(e) et vivez en cohabitation de fait (donc sans déclaration écrite de cohabitation légale à l'état civil de votre commune) avec votre partenaire et si celui-ci/celle-ci décède subitement, vous n'aurez alors pas le statut d'héritier légal. Ceci aura des conséquences importantes. Imaginez que vous ayez acheté une maison ensemble. Si vous n'avez rien prévu, la moitié de cette habitation commune reviendra alors, au décès de votre partenaire, à ses héritiers légaux. La question qui se posera dans ce cas, consistera à savoir si vous pourrez rester ou non dans votre maison ou appartement... Vous souhaitez quand même que votre partenaire ait une vie longue et heureuse ? Il s'agit donc, entre autres, d'éviter des scénarios financiers catastrophiques, tels que décrits dans notre exemple.
Comment éviter de tels scénarios ?
En rédigeant un testament précisant que le partenaire qui décédera en premier cède sa moitié de l'habitation à l'autre partenaire. Attention, il s'agira dans ce cas de tenir compte de la réserve légale des enfants. Le testament pourra donc ne pas être exécuté dans sa totalité, en cas d'atteinte à la réserve légale. Sachez aussi que les droits de succession entre partenaires de fait pourront être élevés, sauf si vous êtes cohabitants de fait depuis au moins trois ans (ce cas de figure s'applique uniquement à la Flandre).
Au moyen d'une clause d'accroissement (aussi appelée clause de tontine), en vertu de laquelle vous conviendrez, au moment de l'achat de l'habitation, que le partenaire survivant acquerra l'habitation en pleine propriété ou en usufruit. La réserve légale ne jouera aucun rôle dans ce cas. Le partenaire survivant devra toutefois payer des droits d'enregistrement (sur la moitié de l'habitation) à l'exercice de la clause de tontine.
Il est aussi possible d'opter pour une clause d'accroissement avec option. Dans ce cas, le partenaire survivant sera libre d'utiliser ou non la clause d'accroissement. S'il ne le fait pas, le régime successoral légal s'appliquera. Si un testament lui accorde la pleine propriété ou l'usufruit, il s'agira alors de voir ce qui est le plus intéressant fiscalement : les droits d'enregistrement avec la clause de tontine ou les droits de succession sur l'héritage (y compris sur l'habitation). Si les deux partenaires cohabitent de fait depuis au moins trois ans en Flandre, aucun droit de succession ne sera dû sur l'habitation familiale.
Au moyen de donations du vivant des deux partenaires. Ici aussi, la part des héritiers réservataires devra être respectée. Dans le cas contraire, une réduction pourra être exigée au décès.
Le droit successoral pour les cohabitants légaux
Si vous vivez en cohabitation légale avec votre partenaire, vous hériterez automatiquement l'un de l'autre. Un testament n'est pas nécessaire dans ce cas, mais le droit successoral est limité. Il s'agira en effet uniquement de l'usufruit (pas de la pleine propriété) du bien dans lequel vous viviez et du mobilier. Le fait que le partenaire qui décède ait aussi des enfants ne changera rien ici. Ces enfants hériteront chacun d'une part identique de la nue-propriété de la part du partenaire décédé dans l'habitation familiale (avec le mobilier), de même que d'une part égale de la pleine propriété du reste de la succession. Il est possible d'élargir l'héritage du partenaire cohabitant légal survivant à travers des libéralités ou un testament. Mais dans le même temps, il est également possible de déshériter le partenaire au profit d'autres héritiers au moyen d'un testament.
Une protection supplémentaire pour les cohabitants via une assurance décès
Un moyen simple de prévoir une protection financière supplémentaire consiste à souscrire une assurance décès. Si un des deux partenaires décède, l'autre percevra un capital déterminé. Dans tous les cas, il sera important :
de vérifier à intervalles réguliers la description précise des bénéficiaires, au risque que l'argent ne revienne finalement à la mauvaise personne (par ex. si vous désignez nommément votre partenaire et que votre relation prend fin par la suite).
de bien réfléchir à l'avance à la structure précise de la police (preneur(s) d'assurance, assuré(s) et bénéficiaires) dans le cadre d'éventuels droits de succession à payer ultérieurement.
Pareille assurance décès pourra, dans le cadre d'un crédit habitation, prendre la forme d'une assurance solde restant dû.
N'hésitez pas à prendre contact avec votre courtier en assurances, si vous avez encore des questions à ce sujet.
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