Comment se constituer une pension complémentaire en tant <br/> qu’indépendant ? Cinq questions trouvent ici leur réponse

Retraite devrait rimer avec insouciance. Une période de la vie où l’on profite pleinement de tout ce que l’on a accompli. Pour les indépendants, cela requiert toujours un peu plus de préparation. Sur quelle pension pouvez-vous compter ? Et comment en accroître le montant ? L’expert en pension Bart Chiau répond aux questions les plus fréquentes.

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    1. Sur quels piliers se fonde ma pension d’indépendant ? 

    Bart Chiau : « La pension d’un indépendant se compose, comme pour les salariés, de quatre piliers. Premièrement, il y a la pension légale de l’État, financée par les cotisations sociales prélevées sur les salaires des travailleurs. Le 2e pilier est l’épargne dans le cadre de l’activité professionnelle. Dans le cas d’un indépendant, il peut s’agir d’une pension libre complémentaire pour indépendants (PLCI) ou d’un engagement individuel de pension (EIP). Le 3e pilier est celui de l’épargne privée, assortie d’avantages fiscaux. En d’autres termes, l’épargne-pension et l’épargne à long terme. Enfin, le 4e pilier englobe tout ce qui est épargné à titre privé sans avantage fiscal. Compte d’épargne, compte-titres, biens immobiliers, placements cryptographiques... Ces quatre piliers constituent ensemble votre pension ».

     

    2. Ma pension d’indépendant sera-t-elle d’office peu élevée ? 

    « S’agissant du 1er pilier, la pension des indépendants est en réalité inférieure à celle des salariés et des fonctionnaires, même si le calcul a été aligné sur celui des salariés. Selon les chiffres de Statbel, la pension brute d’un indépendant s’élevait en moyenne à 1 156 euros en 2023. Or, la même année, un couple de retraités dépensait en moyenne 2 852 euros par mois. Une pension d’indépendant ne suffit donc pas. Par ailleurs, nombreux sont les indépendants dont la voiture, le téléphone et autres frais sont au nom de l’entreprise, alors qu’après la retraite, il faudra les payer à titre privé. Dès lors, pour dépenser chaque mois 1 000 euros de plus que la pension légale entre 65 et 90 ans, il faut accumuler une épargne de plus de 300 000 euros. »

     

    3. Quel est le meilleur moyen de conserver une pomme pour la soif ?

    « Il existe de nombreux moyens de se constituer une épargne complémentaire, que ce soit dans le 2e, le 3e ou le 4e pilier. Grâce à la PLCI, par exemple. Dans le cas d’une entreprise, j’envisagerais également un engagement individuel de pension (EIP). C’est alors l’entreprise qui épargne pour votre pension et bénéficie en retour d’une réduction d’impôt. À la date légale de départ à la retraite, cette épargne n’est imposée qu’à hauteur de 10 %, à quoi s’ajoutent les cotisations sociales. L’impôt est légèrement plus élevé en cas de retraite anticipée ».

    « Le montant pouvant être épargné dans le cadre d’un EIP est calculé à l’aide d’une formule complexe. En résumé, la somme de la pension légale et de la pension complémentaire ne doit pas dépasser 80 % du dernier salaire brut. »

     

    4. À quel âge faut-il réfléchir à sa pension d’indépendant ?

    « Le plus tôt possible. Les jeunes entrepreneurs qui vivent encore chez leurs parents ont souvent la possibilité de se constituer facilement une épargne pour leur pension. Plus tôt on s’y prend, plus élevée sera l’épargne accumulée. Lorsque l’on a des enfants et que l’on achète une maison quelques années plus tard, on peut suspendre son épargne pour la pension un certain temps pour la reprendre ultérieurement. La PLCI est également intéressante pour les jeunes indépendants en raison de l’avantage fiscal qu’elle leur procure. À partir du moment où l’on crée une entreprise, il faut absolument envisager un EIP. Les souscripteurs d’une PLCI ou d’un EIP peuvent également y ajouter une couverture invalidité et décès. Assurances trop souvent oubliées, mais indispensables pour protéger les revenus, le patrimoine et surtout les proches et l’entreprise, en cas d’incapacité ou de décès ».

     

    5. À un âge plus avancé, comment intensifier mes efforts pour bénéficier d’une meilleure pension ?

    « Il n’est jamais trop tard pour se constituer une épargne pour la pension. L’EIP permet même d’effectuer des versements rétroactifs. C’est ce qu’on appelle le back service, qui consiste à payer pour les années où l’on n’avait pas encore d’entreprise. Il est ainsi possible d’augmenter sa pension moyennant le paiement d’une ou plusieurs primes substantielles. Veillez en outre à savoir où vous en êtes. Effectuez gratuitement le check-up de l’indépendant sur notre site web,  comparez votre niveau de préparation à la retraite à celui d’autres indépendants et soyez paré pour l’avenir. Consultez également un courtier d’assurance indépendant près de chez vous. Il pourra vous conseiller correctement. Les pensions et la fiscalité sont des domaines parfois très techniques et l’aide d’un expert en la matière fait toute la différence. »

     

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