Tout au long de notre carrière, nous vivons à 100 à l'heure pour pouvoir ensuite profiter pleinement de notre pension. Mais pourquoi ne pas prendre par exemple une année supplémentaire de congé parental et différer notre pension d'un an ?
Notre carrière est une course folle. De plus en plus de personnes sont en incapacité de travail car elles ne peuvent plus supporter mentalement le rythme qui leur est imposé. Pourtant, le rêve ultime de nombreux Belges reste de prendre leur pension le plus tôt possible, pour subir moins de stress et profiter davantage de temps de qualité. Mais faut-il vraiment attendre la pension pour réaliser cet objectif ?
Et si vous viviez votre vie différemment ? Vous auriez plus de temps pour vous occuper de vos enfants ou d'un parent malade, pour chercher un emploi qui vous convient mieux, pour sortir un peu, ou tout simplement pour ralentir le rythme pendant quelques mois ? Un tel modèle de longévité signifie que vous devrez rester actif un peu plus longtemps, ce qui n’est pas du tout une mauvaise chose. En effet, les personnes qui restent actives plus longtemps sont en meilleure santé, ont une meilleure espérance de vie et se sentent moins seules.
Pour permettre un tel modèle de longévité, une adaptation de la politique s’impose. Prenons l'exemple de la constitution de notre pension. Vous ne recevrez votre pension légale et votre pension complémentaire qu’à l’âge de votre pension. Logique, pensez-vous. Toutefois, les droits de pension acquis et le capital de pension épargné peuvent également financer les années supplémentaires au cours de votre carrière. Voilà comment transformer une politique axée sur le vieillissement en politique visant à optimiser chaque étape de la vie.
Les horaires de travail flexibles sont de plus en plus la norme. Le modèle de longévité va encore plus loin. Les semaines de travail flexibles deviennent des années de travail flexibles, ce qui peut également profiter aux employeurs. Par exemple, il est plus intéressant pour un employeur d'avoir un employé dont l'absence est programmée pour six mois, plutôt que de le voir partir soudainement en raison d’un burn-out. Un autre avantage est la diversité des âges. Lorsque les équipes sont composées d’un mélange équilibré de collaborateurs jeunes et moins jeunes, elles ont généralement tendance à être plus productives, à mieux aider leurs collègues et à connaître un taux de rotation plus faible des jeunes employés. Il s’agit d’un atout majeur dans un contexte de pénurie sur le marché de l’emploi.
Le modèle de longévité offre davantage d’opportunités de mener à chaque étape une vie saine, heureuse et dans un but précis. Les autorités y gagnent également, car les individus restent actifs et en bonne santé plus longtemps. Les personnes actives paient des impôts, dépensent davantage et coûtent moins. Enfin, les employeurs peuvent mieux répondre aux besoins des employés et devenir ainsi plus attractifs. C’est donc tout bénéfice pour tous !
Frank Eijsink, CEO de NN
Bart Chiau, Professeur de la Faculté d'économie, UGent
Colin Sanders, Collaborateur scientifique, UHasselt
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