Opinion sur la proposition du Ministre Lalieux – La pension légale
Lundi, l'heure était encore aux grandes idées. La ministre des Pensions a proposé de pénaliser les entreprises comptant trop peu de personnes âgées de plus de 60 ans.
Lundi, l'heure était encore aux grandes idées. La ministre des Pensions a proposé de pénaliser les entreprises comptant trop peu de personnes âgées de plus de 60 ans.
Lundi, l'heure était encore aux grandes idées. La ministre des Pensions a proposé de pénaliser les entreprises comptant trop peu de personnes âgées de plus de 60 ans.
Il s'agit d'une nouvelle monnaie d'échange dans le cadre d'un marchandage politique permanent autour de l'accessibilité financière des pensions, sans aborder sérieusement cette question. Pour nous, il ne s'agit pas de quelques décimales, ni de lancer quelques idées en l'air. Un plan clair à long terme est essentiel. Cela demande du courage politique et nous savons que les changements ne seront pas simplement acceptés par la population. Les manifestations bruyantes en France le montrent. Cependant, quelle est l'alternative ? En tant que société, voulons-nous continuer jusqu'à ce que nous ne puissions rien faire d'autre que réduire les pensions ?
Retour sur l’idée du jour. L'âge auquel le Belge moyen quitte effectivement le marché du travail est inférieur à 61 ans. C'est une honte : cela place notre pays parmi les plus faibles d'Europe. En l'absence de mesures décisives, un salarié ne gagne qu'à partir plus tôt à la retraite. Les employeurs sont alors pénalisés parce qu'ils n'emploient pas suffisamment de personnes âgées. C'est absurde. En raison de la pénurie sur le marché du travail, les entreprises vont devoir sortir tous les atouts pour garder les sexagénaires, avec leurs connaissances et leur expérience, au travail le plus longtemps possible. Le gouvernement devrait aider les entreprises à le faire en mettant un frein à une sortie trop facile.
Nous préconisons donc l'introduction d'un malus sur les pensions. Par analogie avec d'autres pays européens, le malus sur les pensions pourrait être compris entre 3 et 6 % par an. Prendre sa retraite trois ans plus tôt coûtera alors entre 9 % et 18 % du montant de la pension légale, et, ce, pour le reste de la vie du retraité. Faites en sorte que l'impact soit suffisamment fort, et le résultat suivra. Les experts s'accordent sur ce point, et d'autres pays ont déjà montré que le malus sur les pensions fonctionne réellement. En Allemagne, par exemple, l'âge effectif de départ à la retraite a augmenté de plus d'un an et se situe déjà à 63 ans aujourd'hui.
Le fait que la ministre soit disposée à toucher, bien que de manière limitée, à la stabilité de la pension de la fonction publique est un beau geste. Elle nous rapproche un peu plus de l'égalité entre les systèmes de retraite. Cependant, il faut aller plus loin. À peine 19 % des fonctionnaires terminent le trajet jusqu’au bout. Le gouvernement devrait donc montrer qu'il est sérieux dans sa volonté d'augmenter le taux d'activité, et faire preuve de solidarité avec les entreprises et les entrepreneurs qui sont déjà plus susceptibles d'employer des personnes de plus de 60 ans aujourd'hui. Cela pourrait se faire, par exemple, en supprimant tous les régimes préférentiels pour les employés de l’État. En agissant de la sorte, le gouvernement enverrait un signal fort qui pourrait entraîner un changement de mentalité chez les Belges. Et ce changement de mentalité est plus que nécessaire, car nous devrons tous travailler un peu plus longtemps.