Parce que nos relations sociales, notre situation financière et notre autonomie ont été mises à rude épreuve ces dernières années, le score de bonheur des Belges a considérablement fluctué lors de la pandémie. Alors que les Belges obtenaient un score de 6,7 sur 10 avant la première épidémie du coronavirus et seulement 6,2 lors du creux le plus conséquent de décembre 2020, huit mois après la fin des mesures sanitaires, nous obtenons à nouveau un score de 6,6 sur 10. Nous y sommes presque.
Mais malgré une forte hausse après la pandémie, nous constatons aujourd'hui une baisse des émotions positives chez les jeunes, alors que les autres groupes d'âge voient leurs émotions positives augmenter. Le professeur Lieven Annemans commente : « Après la suppression des mesures Covid-19, nous avons observé la plus forte augmentation de bonheur chez les jeunes, la liberté retrouvée y étant sans doute pour quelque chose. Entre-temps, cette hausse s’est atténuée. De manière globale, les personnes âgées éprouvent plus d’émotions positives que les plus jeunes. En outre, la pandémie a rendu pratiquement impossible la constitution d’un réseau social, ce qui est justement crucial dans le stade de vie du groupe le plus jeune. »
Les 3B du bonheur
Les Besoins d'autonomie, d’appartenance sociale et de compétence sont à nouveau en hausse. Les Belges ressentent aujourd'hui autant d'autonomie et de compétence qu'avant la pandémie. Il est intéressant de noter que le besoin d’appartenance sociale, qui consiste à savoir si l'on est entouré de personnes qui nous accordent de l’importance, a augmenté de manière significative par rapport à la période précédant la pandémie. Par ailleurs, en termes de groupes professionnels, les travailleurs indépendants obtiennent les meilleurs résultats pour tous les paramètres de bien-être. Pourtant, ils doivent eux aussi rester vigilants quant au revers de la médaille. Car l'excès de zèle et le surmenage peuvent aussi les faire se sentir dépassés. Selon les chiffres de l’INAMI, de 2016 à 2021, il y a eu une augmentation de 59 % des invalidités dues au burn-out ou à la dépression chez les travailleurs indépendants.
Bien que nous soyons clairement en train de sortir la tête hors de l’eau – seuls 7 % des Belges ont encore très peur du virus SRAS-CoV-2 –, les Belges sont encore préoccupés quant à l’avenir. Près de la moitié des personnes interrogées se disent très inquiètes. Selon l’enquête, l’inflation, la crise énergétique et la guerre en Ukraine jouent un rôle crucial à cet égard.
Enfin, avec un score de 3 sur 10, les Belges n'ont absolument aucune confiance dans la politique. Quand on sait que dans les pays les plus chanceux, les gens expriment une grande confiance dans la politique et dans les autres, on se dit qu'ici aussi, il faut passer à la vitesse supérieure. Car ceux qui ont une bonne opinion de leur gouvernement et de la générosité de leur société ont aussi pour objectif commun une vie plus heureuse, plus saine et plus durable. Les politiques savent donc ce qu'il leur reste à faire !
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