Selon ce “modèle de longévité”, les Belges qui travaillent peuvent rester actifs après l’âge de la retraite, en échange d’une flexibilité accrue au fil de leur carrière. Vous désirez davantage d'interruptions de carrière pendant vos années d’activité professionnelle? C'est possible, vous prendrez simplement votre retraite plus tard.
“Les salariés, les indépendants et les fonctionnaires peuvent ainsi faire des choix contribuant à leur bien-être mental et physique”, analyse Colin Sanders. “L'État bénéficie quant à lui du fait que les gens restent actifs et en bonne santé plus longtemps.”
Plus de pauses pour les indépendants
Un travailleur indépendant actif sur quatre risque de se retrouver en situation d'épuisement professionnel. Les indépendants ont en outre tendance à avoir des carrières plus longues que les salariés.
Colin Sanders constate que les indépendants sont de plus en plus demandeurs d'interruptions de carrière: “Pas moins de 60% d'entre eux souhaitent redéfinir leur carrière. Nous vivons tous plus longtemps et nous cherchons des moyens d'utiliser au mieux ce ‘bonus’. Le ‘modèle de longévité’ offre cette possibilité.”
Réforme du deuxième pilier
Pour financer ce modèle, il faudrait réformer le deuxième pilier de pension. Celui-ci se compose de la pension libre complémentaire pour les indépendants (PLCI), de la convention de pension pour travailleur indépendant (CPTI) et de l'engagement individuel de pension (EIP) pour les entrepreneurs en société. L'assurance de groupe, le fonds de pension et les pensions sectorielles pour les salariés et les fonctionnaires relèvent également de ce pilier.
“Il est déjà possible de prendre une avance sur les réserves de pension accumulées dans le but de réaliser des investissements immobiliers”, précise Colin Sanders. “Nous préconisons d'étendre cette faculté aux investissements dans le bien-être, les reconversions et les interruptions de carrière. Vos réserves de pension pourraient alors être gérées comme un compte d'épargne.”
Le législateur devrait d'abord permettre aux travailleurs d'accumuler des droits à pension même après l'âge légal de la retraite, et de participer à l'épargne pension complémentaire. “Ceux qui travaillent 110.000 heures au cours de leur carrière peuvent les comprimer en 45 ans. Mais ceux qui veulent étaler leur carrière sur 50 ans, ou reprendre le travail après quelques années de retraite, devraient pouvoir le faire. Le ‘modèle de longévité' est donc réellement un instrument de vie.”
La règle des 80%
Aujourd'hui, l'avantage fiscal du deuxième pilier est plafonné par la règle des 80%. “Ce calcul est complexe et repose souvent sur des paramètres peu clairs”, déplore Colin Sanders. “Il doit être plus transparent, avec des procédures simples et une plus grande sécurité juridique concernant ce qui reste en fin de course. Cela rendrait les pensions complémentaires nettement plus attrayantes.”